Santé sexuelle et reproductive : Brisons le tabou

Les adolescentes, c’est-à-dire les jeunes filles  âgées de 15-19 ans, constituent un groupe à risque en matière de fécondité : les accouchements précoces augmentent le risque de décès chez les adolescentes. Toute une question au Burundi, surtout parmi les adolescentes en dehors du milieu scolaire.

Selon les derniers chiffres officiels du EDS III (Enquête Démographiques et de Santé), 8 % des adolescentes ont déjà commencé la vie procréative. Une situation plus alarmante parmi les adolescentes sans aucun niveau d’instruction : le taux est de 19%, contre 4% parmi celles ayant atteint le niveau secondaire ou supérieur.

Quelle est la meilleure façon pour lutter contre ce phénomène, à une allure très inquiétante ? Simple : en parler. Car, il a été démontré que l’absence de dialogue parent-enfant est l’une des causes majeures des grossesses non désirées chez les plus jeunes. Et quel est le meilleur moyen pour briser ce tabou ? Encore une fois, simple : sensibiliser la population sur les conséquences des grossesses non désirées chez adolescents et les jeunes.

Iprosarude, à pied d’œuvre

La formule semble bien être appliquée par l’Iprosarude (Initiative Pour la Promotion de la santé Rurale et le Développent). A travers le programme-conjoint Menyumenyeshe, qu’il exécute en partenariat avec Care Burundi, pour notamment contribuer à l’élimination du manque de bonnes informations sur la santé sexuelle et reproductive,  Iprosarude organise dans les collines et écoles des sensibilisations sur des thèmes variés  pour les jeunes et leurs parents.

Ce 16 janvier 2021, les volontaires de l’Iprosarude ont  mené des sensibilisations sous le thème : « Brisons le tabou sur la santé sexuelle et reproductive  ».  C’était une occasion de d’inciter les parents à ne plus avoir honte de discuter avec leurs enfants sur l’éducation sexuelle. La discussion parent-enfant peut diminuer les grossesses non désirées qui s’observent dans les écoles mais aussi chez les jeunes non scolarisés.

 Les jeunes s’impliquent

Produire et diffuser des messages de sensibilisation sur l’éducation pour un comportement sexuel et reproductif responsable des jeunes pour les jeunes, et par les jeunes d’une même localité,  aide les jeunes à s’ouvrir et oser poser des questions pertinentes aux personnes habilitées au lieu de se fier à l’Internet aux réseaux sociaux.

Signalons que pour faire participer les jeunes, Iprosarude les encourage à produire des schetchs avec desidées comme la lutte contre les grossesses non désirées (précoces) et leurs conséquences, les violences sexuelles et basées sur le genre, les défis de la démographie galopante, ainsi que la réalisation du potentiel des adolescents et des jeunes à travers les groupes de solidarités, une sorte d’épargne et crédits pour les jeunes .