Le dépistage précoce, un moyen de vaincre le cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers gynécologiques assez fréquents et dans plus de 70% des cas, il est lié à une infection virale sexuellement transmissible qui est très courante chez les femmes. L’Association Initiative pour la Promotion de la Santé Rurale et le Développement (Iprosarude)   a pris l’initiative de faire plus de sensibilisation et de prise en charge dans sa clinique Espoir de Gitega.

Dans une interview exclusif et diffusé à la radio Humuriza de Gitega,  samedi  le 27 mars 2021, Dr Jean Pierre Ndayirukiye, Directeur Exécutif de l’Iprosarude et expert dans le diagnostic et prise en charge du cancer du col de l’utérus  a annoncé les résultats du dépistage du cancer du col de l’utérus déjà effectué dans la province de Gitega qui montrent que ce cancer est une réalité au Burundi.  Avec le projet monté conjointement avec la commune de Gitega, Sur 537 femmes dépistées, plus de 184 femmes présentent des lésions précancéreuses.

L’infection virale sexuellement transmissible infecte le col de l’utérus de manière permanente et durable. Au fil des ans, elle provoque des lésions précancéreuses. La transformation des lésions précancéreuses en cancer prend plusieurs années (parfois plus de dix ans) ; d’où l’importance de réaliser un dépistage précoce. « Plus une anomalie est détectée tôt, mieux elle se soigne ». Ajoute Dr Jean Pierre.

Iprosarude, en partenariat avec la commune de Gitega sont à pied d’œuvre pour alerter la population sur l’existence du cancer du col de l’urtus.  Des campagnes sont ainsi organisée pour attirer l’attention du gouvernement et de ses partenaires sur la nécessité de renforcer les politiques et de mettre en place des programmes de santé de la reproduction inclusifs intégrant la prévention et la prise en charge des cancers gynécologiques.

Dr Jean Pierre Ndayirukiye exhorte  les femmes âgées de 25 à 49 ans à faire un dépistage régulier sans attendre qu’il y ait des signes avant-coureurs. « Certaines femmes décident de consulter les agents de santé lorsqu’elles remarquent les premiers symptômes comme des saignements ou des douleurs lors de leurs relations sexuelles. « Pourtant le but du dépistage est de repérer les transformations anormales au niveau du col de l’utérus et de les traiter avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Cela permet de prévenir l’apparition d’un cancer ».

Dans le même ordre d’idée, il a souligné que le dépistage des lésions est le meilleur moyen de lutter contre le cancer du col de l’utérus, surtout dans les pays comme le Burundi où la vaccination et les moyens de prise en charge sont limités. « Si le cancer du col de l’utérus peut être évité par le dépistage, le cancer avéré est plus difficile à traiter et, dans la plupart des cas, finit par tuer la femme».

Docteur Jean Pierre a par ailleurs   signalé que le cancer du col de l’utérus constitue 34,4% de tous les  décès maternelle au Burundi. Pour 100 femmes qui décèdent chaque année  au Burundi, Au moins 35 femmes perdent la vie à cause du cancer du col de l’utérus.