IMPACT DES PRATIQUES D’ALLAITEMENT MATERNEL SUR L’ÉTAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS DE MOINS DE DEUX ANS AU BURUNDI

Les modes d’allaitement actuels restent bien en deçà du niveau recommandé par l’OMS et l’UNICEF dans le monde suivant : commencer à allaiter immédiatement après la naissance de l’enfant ; allaiter exclusivement au sein jusqu’à 6 mois ; donner un aliment complémentaire à partir de 6 mois ; l’enfant doit continuer à être allaité au sein jusqu’à deux ans ou plus. Au Burundi, il existe un certain contraste entre l’allaitement maternel, qui est clairement à un niveau acceptable, et le taux de malnutrition chronique qui augmente, l’âge de l’enfant atteignant 45 % entre 9 et 11 mois (EDS 2010). C’est dans ce contexte qu’une étude transversale, descriptive et analytique avec un niveau de signification de 95% a été réalisée dans le but de mesurer l’impact des pratiques d’allaitement maternel sur la nutrition des enfants de moins de deux ans au Burundi.

La présente étude a utilisé les données de l’Enquête Ménages pour le Suivi et l’Evaluation de l’Impact de l’Appui au Système de Remboursement du Paquet Minimum de Services de Santé au Burundi (Edition 2012) organisée au Burundi par l’ISTEEBU en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et de la lutte contre le SIDA. Ainsi, une base de données composée de 2463 enfants de moins de 2 ans a été extraite sur un total de 7322 grâce aux logiciels STATA et SPSS.

A l’issue de cette étude, la malnutrition chez les enfants de moins de 2 ans s’élève à 26,8%. Les résultats des analyses descriptives bivariées montrent également que les variables de résidence, niveau d’éducation, province, âge de l’enfant, sexe de l’enfant, consommation de colostrum influencent l’état nutritionnel des enfants de moins de deux ans . La malnutrition est très élevée (97% et 3% respectivement), les enfants de femmes sans éducation (56,0%) et les enfants de mères ayant un niveau d’éducation primaire élevé (40,5%), les provinces de Cankuzo, Muyinga, Kayanza et Ngozi ont des proportions élevées de malnutrition de 8. 8%, 8%, 7,3% et 7,3% par rapport aux municipalités de Bujumbura-mairie (2%), Makamba (3,9%) et Bururi (3,9%) ; La proportion d’enfants sans ce colostrum souffrant de malnutrition est de près de 6,05% (3,33%) de ceux consommés.

L’analyse des résultats montre qu’il existe un écart important entre les groupes d’âge des enfants souffrant de malnutrition. Ces proportions sont de 64,6 %, 29,35 % et 6,05 %, respectivement, dans les groupes des 11 à 23 mois, des 6 à 11 mois et des moins de 6 mois. La malnutrition augmente au fur et à mesure que l’enfant grandit.

Cette étude montre que la hiérarchie des facteurs explicatifs les plus importants de la malnutrition chez les nourrissons, par ordre décroissant, est la suivante : sexe de l’enfant, niveau de vie du ménage, période d’allaitement, consommation de colostrum et enfin âge de l’enfant.

Mot clé : allaitement ; malnutrition ; colostrum ; sexe ; âge ; enfant ; Burundi